Le Paraguay enfin débarrassé du paludisme

Forum des Affaires Mondiales
22 sept. 2018
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L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement reconnu que le pays d’Amérique du Sud était parvenu à éradiquer le parasite. En effet, aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis 2012, ce qui lui a valu le titre de « pays exempt du paludisme ». C’est une avancée très importante pour le pays quand on sait que le Paraguay enregistrait 80 000 cas par an dans les années 1940.

Le pays a beaucoup investi depuis 1950 pour endiguer le phénomène en développant des programmes pour contrôler la propagation du parasite. Trois populations cibles ont ainsi été mises à jour : les militaires, les étudiants brésiliens inscrits dans les universités paraguayennes, et les touristes paraguayens voyageant en Afrique. Des traitements antipaludéens ont donc été mis à la disposition de tous, gratuitement. Une collaboration étroite avec le Brésil et l’Argentine a également été instaurée pour surveiller et éliminer le moustique dans les zones les plus touchées, méthode qui reste le principal moyen de lutte contre le paludisme. Le pays a enfin renforcé l’éducation de sa population ainsi que de ses moyens de diagnostic et de traitement. Il est aujourd’hui un modèle pour d’autres états, en particulier pour les pays africains qui recensent plus de 90% des victimes du paludisme dans le monde.

Le paludisme est une maladie parasitaire se transmettant par les piqûres de moustiques infectés. Le cycle paludique se compose de deux phases mais seule la première est asymptomatique. Ce qui explique que la maladie ne se détecte souvent que tard après la contamination. Le taux de mortalité lié au paludisme est en baisse grâce aux mesures de lutte et de prévention que certains états, comme le Paraguay, ont mis en place. L’OMS estime ainsi que les taux de mortalité liés au paludisme ont baissé d’environ 29% au niveau mondial depuis 2010 alors que des armés de chercheurs se mobilisent pour trouver un vaccin. Ils estiment ainsi qu’avec un vaccin efficace à 80%, une éradication du paludisme pourrait être envisagée.

Malgré ces bonnes nouvelles, depuis quelques années, des résistances au principal composé des médicaments antipaludéens, l’artémisinine, ont été détectées et préoccupent grandement les autorités sanitaires. D'autant que près de la moitié de la population mondiale serait exposée au risque, d'après l'OMS.

Paola Cura