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La relation bilatérale Chine-Venezuela remise en question

  • Photo du rédacteur: Forum des Affaires Mondiales
    Forum des Affaires Mondiales
  • 27 févr. 2019
  • 3 min de lecture

Alors que les tensions montent au Venezuela en raison de la fermeture des frontières imposée par Nicolás Maduro (Parti socialiste Unifié) bloquant alors l’aide humanitaire américaine, la Chine s'inquiète au sujet des remboursement de ses prêts.


En ce 25 février 2019, la situation politique du Venezuela s’avère critique: baisse du prix du baril, crise politique opposant Nicolás Maduro à Juan Guaidó s’étant auto proclamé président par intérim, inflation record, blocage humanitaire, système d’alliances… Face à cette forte instabilité, la Chine craint ne jamais pouvoir récupérer les vingtaines de millions que Caracas (capital Vénézuela) lui doit encore.


Retour sur la mainmise de la Chine au Venezuela:

Le Venezuela est l’un des plus important détenteur des réserves de pétrole tandis que la Chine est le principal consommateur de matières premières au monde. C’est dans les années 2000 que les deux pays ont développé une relation bilatérale permettant au Venezuela des investissements financiers considérables en échange de barils de pétrole à la Chine. En 2010, 2,7% du pétrole en Chine provenait du Venezuela, aujourd’hui ce pourcentage est de 4%.


En se positionnant comme le banquier de Caracas, la Chine assurait l’approvisionnement de son pays en pétrole. A l’inverse, le Venezuela comptait sur ces investissements pour faire du pays une “puissance énergétique mondiale” comme l’indique le Plan de la Patrie 2013-2019 d’Hugo Chavez.


La Chine s’est rapidement placée comme la principale source de financement de l’extractivisme au Venezuela. Le gouvernement a su diriger une bonne partie de ses investissement dans le secteur secteur minier et celui de l’énergie au Venezuela. La Chine a prêté plus de 62 milliards de dollars au pays entre 2007 et 2018 remboursable en baril de pétrole. D’après le groupe de réflexion américain Inter-American Dialogue, les investissement chinois sont moins important dans les autres pays d’Amérique Latine.


Les affaires Chine-Venezuela, à l’époque très prometteuse, sont remises en cause aujourd’hui. C’est non seulement les livraisons pétrolières dues à Pékin qui semblent compromises mais de manière plus générale, la stratégie économique chinoise dans les pays du tiers monde. Comme Margaret Myers, chercheuse pour l’Inter-American Dialogue, a pu le citer "d'autres pays dans la région voient dans le Venezuela un avertissement sur la manière de faire des affaires avec la Chine".


La situation actuelle montre quand temps de crise la domination financière, engendre une plus forte dépendance envers les états impériaux comme ici; la Chine. La crise dévoile au grand jour les risques d’un pays ayant une économie ne reposant que sur un secteur, qui de plus est; une ressource épuisable. Les retombées sont désormais politiques, économiques, sociales et humaines.


Progressivement, la vulnérabilité financière vénézuelienne accroît l’influence chinoise dans la gestion politique et économique du pays, ce qui n’est pas sans conséquences à l’échelle mondiale. Des nouveaux rapports de force entre les deux blocs de la Guerre Froide se manifestent. Récemment, Maduro a accepté l’aide humanitaire de la Russie et a bloqué celle des américains. Donald Trump a alors soutenu publiquement Juan Guaidó, l’opposant de Maduro. La Chine s’oppose quant à elle à l’entrée de l’aide humanitaire américaine.


Le Venezuela est désormais au centre d’un conflit géopolitique complexe, intensifié par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et renforçant des modèles politiques impériaux.


On notera que l’attitude chinoise est d’autant plus questionnable au regard de son projet de « nouvelle route de la Soie » (One Belt One Road Initiative); un énorme réseau de voies maritimes et terrestres pour connecter l’Orient à l’Occident passant par l'Amérique Latine. Ce projet serait lui aussi financé par des investissements et des prêts chinois tout comme la création de zones économiques spéciales. Cette initiative tend à renforcer à nouveau le géant asiatique.


Il reste à savoir si cette expansion chinoise qui se veut commerciale et pacifique ne servirait pas trop vite un modèle impérial. Même si cette stratégie permet des bénéfices en termes d’investissement et de financement pour les pays d’Amérique Latine, la crise vénézuélienne nous met en garde sur ce modèle d’affaire à l’international.


Eve Eilles





Sources:


Image: La production de pétrole chute fortement au Venezuela. Federico PARRA / AFP

 
 
 

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