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Corée du Sud : le taux de fécondité pourrait passer sous la barre des 1

  • Photo du rédacteur: Forum des Affaires Mondiales
    Forum des Affaires Mondiales
  • 19 janv. 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 févr. 2019

C’est ce que révèle une étude publiée par le journal sud-coréen Chosun Ilbo (lui-même cité par le quotidien anglais The Guardian) et qui retient l’attention pour de nombreuses raisons.Les Sud-Coréennes font de moins en moins de bébés et le taux de fécondité du pays pourrait même atteindre en 2018 un niveau historiquement bas : passant à moins d’un enfant par femme en moyenne (0,96).

Pourquoi ce taux est-il si scruté et analysé ? Lee Chulhee, professeur d’économie à l’université de Séoul, nous éclaire sur un début d’explication : « Un taux aussi bas n’est normalement possible qu’en temps de guerre ».À cette situation s’ajouterait un alarmant déclin qui a débuté dans les années 1960, comme le souligne The Guardian : « Après le baby-boom qui a suivi la guerre de Corée (1950-1953), le gouvernement a incité les femmes à n’avoir pas plus de deux enfants ».Déjà en 2017, le taux de fécondité sud-coréen était passé sous la barre des 1,17 en atteignant 1,05 et devenant ainsi l’un des taux de fécondité les plus faibles des pays de la région. Un affaiblissement que l’agence de statistique gouvernementale (Statistics Korea) avait imputé à des mariages et grossesses tardives chez les femmes, mais également à la chute du nombre de femmes dans le groupe d’âge des 30-34 ans : d’environ 1,5 million, contre plus de 2 millions il y a dix ans, une diminution qui semble inéluctable.

Un problème démographique et économique. La Corée du Sud fait partie des pays dont la population est la plus vieillissante (la part des 65 ans et plus dans la population sud-coréenne est passée de 2,9 % en 1960, à 13,1 % en 2015, faisant de la Corée du Sud le pays avec le vieillissement le plus rapide parmi les pays de l'OCDE), et cela a un coût!Sachant que la population en âge de travailler et née en Corée du Sud diminuera après 2020, cela pourra créer un sérieux ralentissement économique et limiter l’amélioration des conditions de vie des citoyens. L’université de Sherbrooke va même plus loin et met en avant un probable « conflit générationnel » dû à l’augmentation du coût des soins pour les personnes âgées et les coûts financiers pour les retraites et les infrastructures médicales qui augmenteraient alors « menaçant à long terme le système de sécurité sociale».

Une nouvelle politique démographique qui doit encore être revue. Afin d’inverser la tendance et de remonter le taux de fécondité, le gouvernement sud-coréen avait déjà décidé d’adopter une politique démographique novatrice en 1996. Cette dernière ne visait pas seulement le contrôle quantitatif de la population mais surtout son aspect qualitatif (amélioration des conditions de vie, équité salariale, accès à l’emploi pour les seniors etc.).Concrètement on pouvait lire que les objectifs de cette politique consistent à « garantir le renouvellement des générations (...) dans le cadre d'un développement socio-économique durable; améliorer la santé et le bien-être de la population; éviter une déséquilibre des sexes à la naissance (...); élargir les possibilités d'emplois des femmes et garantir un accès aux soins pour les personnes âgées ». Parallèlement à cette politique, le ministère de la Santé sud-coréen a aussi développé une politique générale pour le bien-être des personnes âgées en 1995 ainsi que des mesures pour faciliter leur accès à l’emploi.

Les femmes encore trop peu présentes dans les entreprises. La « discrimination genrée» reste un problème criant de la société sud-coréenne, non seulement sur le plan social, mais aussi économique. Pour preuve, en 2012, l’OCDE a demandé à la Corée du Sud de relancer sa croissance démographique, notamment en lui suggérant d’intégrer les femmes à sa croissance économique (financement des systèmes de garde d'enfants pour améliorer l'accès des femmes au marché du travail et une réforme du système éducatif afin d'améliorer la productivité horaire, i.e.).

Hausse de l’immigration, exigences internationales et réticences de la population. Le Programme des nations Unies pour le Développement (PNUD) s’inquiète depuis le milieu des années 2000 du délin démographique sud-coréen. Une des solutions proposées par l’agence internationale serait d’accepter une hausse de l’immigration professionnelle. Une suggestion qui coince : un sondage démontre que seulement 36 % des Sud-Coréens sont favorables à la coexistence des cultures différentes au sein de leur pays. Margaux Dhuicq* Utilisation du masculin pour alléger le texte.

Sources :

 
 
 

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