Conférence sur le Moyen-Orient
- Forum des Affaires Mondiales
- 27 oct. 2018
- 3 min de lecture
Le 12 octobre dernier, le Forum des Affaires Mondiales a eu le plaisir et l’honneur de recevoir Houssam Hoteit, le président de la jeune chambre de commerce libanaise pour parler du Moyen-Orient et de ses relations commerciales avec le Canada.
Licence en gestion, master en finance, analyste de crédit, spécialiste en commerce international et aujourd’hui président de la Jeune Chambre de Commerce Libanaise et vice-président Finance dans l’amicale des étudiants de l’école des études continues à McGill. Le parcours de M, Hoteit est impressionnant tout comme l’a été sa conférence. Pour vous aidez à y voir plus clair, voici donc une retranscription inévitablement non exhaustive mais la plus fidèle possible de ses propos.
1. Le Moyen-Orient, une diversité à prendre en compte
Considérer le Moyen-Orient comme un seul et même bloc est une erreur sur laquelle M. Hoteit a insisté dès le début de sa conférence. La diversité de l’économie du Moyen-Orient est en effet à l’image de la diversité des pays qui le compose, au nombre de 16, et il est donc important de pouvoir en parler de façon différenciée.Le Moyen-Orient a toujours bénéficié de sa situation géographique stratégique, à la convergence des trois anciens continents : l’Afrique, l’Asie et l’Europe. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis d’être un foyer culturel, religieux et scientifique florissant depuis l’Antiquité.La région se compose de 4 secteurs : l’Anatolie, le Proche-Orient, la Perse et la Péninsule Arabique qui regroupent au total près de 420 millions de moyen-orientaux. Trois pays se distinguent particulièrement des autres par leur importance démographique: L’Égypte, l’Iran et la Turquie, qui à eux trois rassemblent 61% de cette population.
2. Tour d’horizon des économies et généralisations Après cette brève introduction, M. Hoteit nous a présenté 6 pays phares : l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Iran, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte et la Turquie, et a détaillé pour chacun d’eux, les principaux biens et services exportés et importés ainsi que leurs principaux partenaires commerciaux. Sur le plan socio-économique, les plus hauts PIB sont détenus par la Turquie suivi de l’Arabie Saoudite, les deux seuls pays du Moyen-Orient faisant partie du G20. Par ailleurs, il est important de souligner les grands écarts qui existent entre les économies de la région, la Turquie, plus grande économie du Moyen-Orient ayant un PIB plus de 38 fois plus grand que celui de la petite île de Chypre en bas du classement. L’un des principaux problèmes de la région reste le chômage des jeunes. Les statistiques sont sans appel : 51% des moins de 25 ans sont sans emploi. Cela est d’autant plus inquiétant que les moins de 40 ans représentent 60% de la population totale.La force des économies du Moyen-Orient réside dans la richesse des ressources naturelles disponibles. Phosphate, produits végétaux et bien-sûr pétrole et gaz, ont permis le développement économique de la région et représentent une grande proportion des produits exportés. Le Moyen-Orient est définitivement le cœur de l’industrie pétrolière, détenant plus de 55% des réserves mondiales, soit 65% des réserves de l'OPEP. Malgré cela, les pays exportateurs de l’or noir cherchent aujourd’hui à diversifier leur économie pour ne plus être dépendants de la ressource. C’est le cas de l’Arabie Saoudite sous l’influence de Mohammed Ben Salmane, du Qatar, du Koweït ou des Émirats Arabes Unis. Par ailleurs, il faut noter la prépondérance du tourisme et de l’agriculture qui participent également au développement de la région.
3. Les relations avec le Canada : une opportunité à saisir Après la renégociation de l’ALENA, il devient urgent pour le Canada de diversifier ses partenaires commerciaux. En effet, les exportations canadiennes vers les États-Unis représentent 76% des exportations canadiennes totales. Au 12ème rang mondial des exportations, le Canada peut encore espérer voir son PIB augmenter selon M. Hoteit. D’autant que malgré le soutien apporté par la EDC (Exports Development Canada), les PME canadiennes ont encore du mal à faire des affaires à l’extérieur du Canada.Il est intéressant de remarquer que même si les exportations canadiennes à destination du Moyen-Orient restent marginales (1.5%), les produits exportés par le Canada sont des produits que les pays moyen-orientaux cherchent à importer (voitures, camions, hélicoptères, avions). Ajouté à cela la dépréciation du $CAD rendant les exportations relativement moins chères, le Moyen-Orient peut devenir un nouvel El Dorado pour les entreprises canadiennes voulant investir dans la région.Encore faut-il avoir en avoir la volonté, car l'instabilité, qui n'est pourtant pas présente partout dans la région, inquiète les investisseurs. Pour conclure sa conférence, M. Hoteit a précisé quelques conseils que toute entreprise désireuse de faire des affaires au Moyen-Orient devrait suivre. Parmi eux, la nécessité de trouver de bons partenaires, d’élaborer une stratégie d’exportation, de profiter des produits offerts par les banques pour minimiser le risque, de bien identifier les risques de tous types lors de l’étude de marché et l’importance de cibler un pays et non pas la région, comme précisé précédemment.
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