Yémen : une guerre oubliée
- Margaux Dhuicq
- 10 mars 2018
- 2 min de lecture
Pays situé au sud de l’Arabie Saoudite, coincé entre l’Oman et la mer Rouge, le Yémen est ravagé par la guerre depuis plus de deux ans.
Que s’y passe-t-il ? En 2014, une guerre civile a éclaté entre les forces gouvernementales du président Hadi, soutenues par l'Arabie Saoudite et sa coalition (depuis 2015), et les rebelles chiites Houthis restés fidèles à l’ancien président, soutenus par l'Iran.
Un trio mortel : guerre, famine et choléra. Occupant la 168ème place au classement des pays selon l’Indice de Développement Humain (IDH), le Yémen est aujourd’hui considéré comme l’un des pays les plus pauvres au monde. Malheureusement, la population yéménite est la première impactée par cette guerre : déjà plus de 10 000 morts, 44 000 blessés et 3 millions de déplacés.
Sanaa, capitale du Yémen, est tombée aux mains des rebelles. Cette ville a complétement été ravagé par les assauts aériens. Les victimes considérées comme des « dommages collatéraux » sont en proie à une guerre sans merci, oubliée par l’Occident et pourtant bien alimentée par les armes de cette dernière.
En effet, les Etats-Unis et la France sont soupçonnés de vendre à l’Arabie Saoudite des armes pouvant être utilisés dans le conflit en question. Or les lois de guerre internationales interdisent pourtant la vente d’armes dont l’utilisation peut porter atteinte aux droits internationaux de l’homme, comme c’est le cas au Yémen.
On ne compte plus le nombre de civils blessés, en attente de soins dans les hôpitaux. Ces derniers n’ont même plus de quoi fournir les soins de premiers secours. Les médecins quant à eux se font de plus en plus rares.
À cela s’ajoute un risque de famine majeure : 17 millions de personnes dont 2 millions d’enfants souffrent de malnutrition dans le pays.
La survie de la population dépend en grande partie de l’aide humanitaire. Pourtant, en Novembre dernier, le blocus mené par l’Arabie Saoudite a empêché l’importation de ces produits vitaux et a ainsi mis en péril la vie de millions de personnes.
Les enfants sont déscolarisés. Certains sont même recrutés comme soldats et ce malgré leur jeune âge. L'Unicef appelle le reste du monde à prendre conscience de la détresse dans laquelle se trouvent les enfants de cette région.
Finalement, des épidémies de diphtérie (infection respiratoire) et de choléra sévissent sur le territoire depuis presque un an. Selon le CICR (Comité internationale de la croix rouge), un million de personnes sont atteintes du choléra et plus de 2000 ont déjà succombé à la maladie.
Où en est l’action internationale ? Les dirigeants de plusieurs organisations internationales se sont rendus sur place pour rendre compte de la gravité de cette crise. L’ONU a tenté de mettre en place des accords de paix … sans succès. Malgré les dangers évidents, des ONG telles que Médecins Sans Frontières continuent d’envoyer des ressources humanitaires dans le pays. Au-delà de ça, aucune réelle initiative a pour l’instant été prise par les autorités internationales et ce au détriment de la population yéménite.
Un espoir. Cette guerre sort enfin du silence médiatique dans lequel elle était plongée depuis son commencement en 2014.
* Utilisation du masculin afin d'alléger le texte.
Sources :
- http://www.rfi.fr/moyen-orient/20171127-yemen-blocus-fissure-aide-humanitaire-arrive-nouveau-yemen
- http://www.france24.com/fr/20160823-vente-armes-yemen-arabie-saoudite-france-usa-royaume-uni-control-arms

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