« The Office » Kenyan dénonce les absurdités des ONG

Margaux Dhuicq
10 févr. 2016
2 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 août 2018

« The Samaritans » est une série, sorte de « The Office » Kenyan, dénonçant les abus des ONG. Son créateur, Hussein Kurji, de Xeinium Productions, a en effet choisi la voix de l’humour et le média de grande diffusion qu’est la télévision pour porter à la connaissance du grand public toutes les absurdités des ONG.

En effet, avec plus de 4 000 Organisations non gouvernementales (ONG) installées à Nairobi, les anecdotes polluent. De grands archétypes se retrouvent :

L’ONG n’a pas de but précis, son action n’est pas structurée. Elle semble plus occupée à lever des fonds qu’à les utiliser efficacement. Ce phénomène fut particulièrement flagrant lors du violent séisme qui a secoué Haiti en 2010 : des fonds ont été levés en un temps record pour la reconstruction, mais l’absence de plan d’aménagement concret bloquait le processus ;
Les dirigeants des missions locales sont parachutés sans aucune connaissance du terrain. Cela se traduit souvent par des actions contre efficaces, car ils sont ethno centrées et prennent des décisions non réfléchies ;
Les ONG se disputent entre elle l’exclusivité d’une zone. Cela se traduit pas des situations absurdes où plusieurs ONG présentes sur le terrain se disputent la distribution de denrées alimentaires entrainant la perte de ces dernières qui, mal entreposées, périment ou s’abiment. Cela renvoie à la nécessité de levée des fonds plus que de mener une action efficace ;
Il y a de nombreux paradoxes entre les discours et les actions des membres de l’ONG qui condamneront la pauvreté et la faim dans le monde attablés autour d’un repas gastronomique dans un grand restaurant.

Bref, sous forme de satyre, c’est un regard aiguisé et pertinent qui est posé sur tout un système opaque. Alimenté par des expériences réelles, certaines personnes engagées reconnaissent des ressemblances saisissantes avec leur environnement quotidien. Celui d’une ONG qui ne fait rien, mais qui sollicite tout de même du financement. Derrière l’humour, il s’agit donc d’un portrait saisissant de réalité et de vérité sur les ONG aujourd’hui. Hussein Kurji espère ainsi sensibiliser un plus grand nombre de personne pour exiger plus de transparence de la part des ONG.

Pour regarder la série, c’est ici ! La production est interactive : vous pouvez participer en envoyant des dons où des anecdotes anonymes de votre expérience dans une ONG !

Cet article du courrier international, sous forme d’interview du créateur, explique précisément le pitch de la série : il s’agit du fonctionnement d’une association fictive, « Aid for Aid » (ou « Aide pour l’Aide» en Français) dont le nom annonce déjà la couleur. Son ingérence sera symbolisée par l’arrivée de Scott à la tête du bureau de Nairobi, un jeune Américain surdiplômé mais sans expérience de terrain réelle, ce qui ne l’empêche pas de tout savoir.